24 janvier 2009

...que le film Revolutionary road est excellent


Une des dernières scènes du film de Sam Mendes (American beauty) montre Kate Winslet qui dit au revoir à son mari, DiCaprio, qui part travailler, en quittant la maison familiale dans les années 50.

Cette scène pourrait conclure le film et évoquer le bonheur tranquille des habitants de la banlieue, si ce n'était qu'on nous démontre pendant tout le film ce qui a amené cette situation en réalité mi-platonique mi-pathétique. Normalement, un film commence avec une scène de la sorte pour illustrer les joies de la famille stable. Ici, on sent la malaise parce qu'on vient de nous raconter l'histoire qui rend le tout vide, complètement vide.

La pression de l'entourage de faire "comme il faut", la peur de l'inconnu, l'appât de gain, tout empêche les personnages du film de suivre leurs vraies aspirations. Même le vieillard de la fin, qui ferme délicatement son appareil pour ne pas écouter sa femme dire que leurs anciens voisins (Winslet-DiCaprio) étaient somme toute un peu dérangé, semble résigné dans la fuite immobile.

Tout est précis dans ce film: sa réalisation, son texte, son scénario. Mais ce qui est frappant, c'est le personnage de Winslet, qui désir à tout prix avoir une vie, et non pas vivre celle qu'on l'a programmé à avoir. Enfin un rôle de femme qui ne cherche pas à restreindre les ardeurs de son mari, mais bien l'inverse. Ode à l'irresponsabilité? "Avoir la vie qu'on veux vient avec un prix et un effort"-Kate Winslet

Un grand film. Et probablement un outrage à toutes les Thérèse du monde qui cherchent à enfermer l'univers dans une maison pour y faire des bébés docilement.